Needle est un film d'horreur surnaturel indépendant réalisé par John V. Soto en 2011.
Il a notamment remporté plusieurs récompenses lors de festival de films d'horreur (British Horror film festival et celui de Melbourne). Avec un budget de 3 millions de dollars, il dure environ 90 minutes.
L'histoire se cadre globalement sur un campus universitaire digne de n'importe quel slasher américain, où un groupe d'étudiants hétéroclites mais toujours stéréotypés (lesbiennes, sportif, intello et beau gosse) mènent leur petite vie tranquille jusqu'à ce que l'un d'eux reçoive la fameuse boite en héritage ; on comprend alors que le scénar a déjà brûlé toutes ses cartouches et que les membres de ce groupe font se faire défoncer la gueule, ce qui ne manque pas d'arriver... La boite est en effet volée à son propriétaire, et un mystérieux personnage se met à les exterminer avec une méticulosité qui fait froid dans le dos ! Le seul suspense qui reste (hormis l'identité du tueur) est donc la façon dont les étudiants se font laminer, mais rien de très original comparé aux multiples possibilités qu'offrait une boite de ce genre.
Alors que la police patauge dans la semoule et que les cadavres s'accumulent, l'étudiant ancien proprio de la boite avec l'aide de son frangin vont mener leur petite investigation, enchaînant les rebondissements navrants et prévisibles, jusqu'à découvrir toute la vérité sur cette boite ensorcelée (il était temps !) et de là rechercher le tueur en question. Ils vont pour cela devoir renouer leurs liens fraternels dissous depuis longtemps et unir leurs forces tandis que le temps joue contre eux...
(ça a l'air beaucoup plus palpitant dit comme ça, mais ne vous méprenez pas)
Réalisation : Il s'agit du premier film dirigé par John V. Soto. Le résultat ? un montage global moyen, rien de bien pourri mais rien de très extraordinaire non plus... Les effets visuels sont corrects sans plus, l'on pourra juste signaler que les scènes de mise à mort sont à classer dans le répertoire gore, le réalisateur sait appuyer là où ça fait mal (yeux crevés, cassage successif et intempestif de membres qui ferait grimacer le plus antipathique des tueurs en série).
Le film est assez lent à démarrer, ce qui fait qu'on doit se taper 40 minutes des aléas de la vie universitaire avant qu'un truc croustillant n'arrive (du genre un meurtre) et ne casse cette chaîne de conneries/beuveries/séductioneries (oui ce mot n'existe pas et je vous emmerde).
Bande-son : Jamies Blanks est aux platines pour ce film ; il est surtout connu pour avoir composé la musique du premier Urban Legend.
En accord avec le cadre universitaire le film nous balance une playlist de morceaux de rock adolescent qui sont censés poser une ambiance détendue et agréable ; encore une fois ça fonctionne avant l'arrivée des premiers meurtres qui, n'ayons pas peur de le dire, jettent un froid dans le groupe d'étudiants. Après cela le film nous sert un fond musical angoissant passe-partout, avec des accélérations soudaines pendant les scènes de massacre par wifi.
Jeu des acteurs/Personnages : Un jeu d'acteur global plutôt navrant ; alors que les premières personnes du groupe sont sauvagement assassinées, les autres ne sont pas plus inquiètes que ça.. Les personnages peuvent être résumés en une bande d'adolescents post-pubère, divisée entre lesbiennes qui se frenchkissent à n'en plus finir et beaux mâles adeptes de la bogossitude qui se moquent des cours autant que des profs.
Le personnage principal est un peu largué et blasé (ce qui lui fait rater son coup avec la fausse fille sage du groupe) tandis que son frangin seul fait avancer les choses en recollant les morceaux (de l'enquête pas de ses potes). Quelques punchlines amusantes basées sur de l'humour noir, mais pas de quoi s'ouvrir le ventre de rire..
Conclusion : Un film inspiré d'un Giallo italien, mêlant Death Note et Destination Finale avec une enquête policière, de l'horreur et un soupçon d'érotisme. La machine sophistiquée pour tuer nous ferait presque regretter le bon vieux temps du vaudou où on pouvait s'amuser avec une simple poupée de chiffons. Que du réchauffé dans ce film dépourvu de suspense avec un tueur qui élimine méthodiquement ses victimes au sein d'un campus archicliché... Je n'arrive pas à comprendre les récompenses que ce film a reçu ; reculez de trois cases, on a fait mieux par le passé !